Elections Départementales 2015 – Brèves analyses du 1er tour

Les résultats définitifs sont connus et disponibles ici : http://elections.interieur.gouv.fr/departementales-2015/FE.html

Tout d’abord quelques remarques :

1/ C’est une élection très locale. Les cantons c’est tout petit, et ça s’occupe des problèmes du quotidien (e.g. prestations sociales). Les décisions prises par l’assemblée départementale (ou conseil général) sont moins clivantes et politisées que l’Assemblée Nationale par exemple. A priori, le sortant semble avantagé.

2/ Les analyses ci-dessous sont à mettre en regard du fait qu’il est délicat d’extrapoler à l’échelon Nationale des résultats locaux. Ce qui, d’ailleurs, laisse place aux chiffres fantaisistes et manipulatoires que nous avons pu constater sur France 2, par exemple (je n’ai pas regardé les autres, ça doit être du même style…)

Traditionnel Bal des Tartuffes des soirées électorales…

Analyse des résultats par bloc

La coalition de Droite parlementaire, quasi exhaustive (UMP + UDI + Modem), fait dans les 27%, avec une « réserve de vote » clairement identifiées (divers Droite) d’environ 9%.

=> Ils sauvent les meubles et les apparences grâce à une coalition (de raison, si on peut dire). Sans coalition, on aurait sûrement eu un UMP autour de 19%, l’UDI vers les 5% et Modem à environ 2/3%…. Là, cela semble plus propre, mais à ce niveau de coalition et de détestation du gouvernement en place dans l’opinion publique, ne pas faire plus de 35%, c’est, quoi qu’on en dise, une claque. Le fantasme de « reconquête » proclamé par Sarkozy fait peu de cas de la légitimité d’un président ou d’un gouvernement soutenu par moins de 40% de la population. Les institutions de la 5eme république ont, en effet, cette magie de légitimer les hypocrites sans honneur.

Le PS , ou plutôt la coalition « 49.3 » menée par la branche libérale (ou soumise) du PS fait environ 21.5%, avec une « réserve de vote » d’environ 7% (divers Gauche) et une réserve « vote par défaut » (frondeurs, gauche anti PS, ecolos etc…) d’environ 9% qu’il est plus que discutable d’attribuer à Valls (comme il le fait sans vergogne…).

=> Au delà du score global de la Gauche, en tant qu’ensemble de plus en plus hétérogène, ce qui se joue, c’est avant tout le rapport de force entre :
– l’axe Valls/Macron libéral, i.e. ceux qui veulent faire de la gauche une espèce de parti Démocrate français, avec en ligne de mire une probable alliance avec le Centre dans l’espoir d’une victoire au second tour des présidentielles (et législatives 2017 face au FN). Pour cet axe, c’est plus la montée du FN que la baisse du chômage qui semble être la bonne stratégie pour s’accrocher au pouvoir.
– les tenants d’une politique de gauche « authentique », garante de la préservation (à minima) du modèle social Français, soit pour résumer un équilibre entre marché et Etat.

Le (seul?) point commun entre ces deux courants, qui met d’ailleurs les frondeurs/frontiste de gauche en porte à faux permanent, reste la soumission perpétuelle au dictât économique et libéral de l’Europe (via le mirage idéologique récurrent de « l’Autre Europe »). Leurre qui jette une bonne partie de l’électorat traditionnel « à gauche de la gauche » (et victime de la crise) dans les bras du FN depuis que l’Europe libérale (et l’Euro) catalyse les effets de la crise économique (explosion du chômage et des inégalités). C’est en exploitant l’absence d’un parti de Gauche critique vis à vis de Bruxelles que le FN est passé de son score traditionnel (15%, siphonné à la Droite dans les années 80), à son nouveau standard, 25%, faisant de lui le premier parti homogène de France, quoi qu’on en dise.

Enfin, le vote FN s’enracine clairement dans le paysage politique français. En effet, en obtenant quasiment 26% dans une élection au format défavorable pour un parti émergent (difficulté de trouver des milliers de binômes mixtes, « présentables » à travers tout le territoire), il progresse encore et s’impose à nouveau comme le premier parti de France hors coalition (il faut avoir la lucidité de le reconnaître). Un an après son important maillage lors des municipales, il risque de s’implanter encore plus massivement aux niveau local. Cela lui donnera évidemment des relais précieux lors des prochaines échéances, dont les formats lui seront hautement plus favorables (en particulier les Régionales et Présidentielles).

C’est donc indiscutablement un grand pas en avant pour cette formation, soi-disant « anti-système » (et pourtant si commode, nous y reviendrons…).

Un de plus.

Il semble d’ailleurs que Manolo El Blanco s’en félicite, donc tout va bien….

La suite des « réjouissances » dans une semaine.

Reprise en Francais de Martin Armstrong

Martin Armstrong est un économiste. Il a développé un modèle prédictif, appelé le Modele de Confiance Economique (ECM), basé sur une quantité énorme et exhaustive de données économiques depuis plus de 2000 ans. Ce modèle présente l’activité économique comme obéissant à des cycles périodiques précis et successifs. L’autre facteur déterminant est l’anticipation des mouvement de capitaux. Son modèle ne se base pas sur un marché précis (actions, obligations, métaux etc…) mais sur l’activité économique dans son ensemble).

Voici quelques liens présentant plus en détail son modèle et sa vision.

Martin Armstrong et son modèle de confiance économique
Cycles d’Armstrong : la précision d’une horloge suisse

http://portofino.over-blog.com/article-cycles-d-armstrong-la-precision-d-une-horloge-suisse-54871372.html

 

Il est important de noter qu’en raison de l’exactitude extrême des prévisions de son modèle, et de l’influence auto réalisatrice qu’on lui prêtait en retour, les autorités américaines lui ont demandé de leur livrer son modèle à la fin des années 90. Devant son refus de se soumettre, ils l’ont mis en prison durant 7 ans…

J’ai personnellement contacté Martin Armstrong pour lui demander l’autorisation de traduire et publier en Français certains des articles qu’il produit quotidiennement sur son blog : http://armstrongeconomics.com

Celles ci nous donnent un éclairage original, hétérodoxe et souvent pertinent dans le temps sur le cours économique (et politique) du monde.

Je le remercie pour sa confiance.

[Analyse] F. Hollande, ou la matérialisation de l’ère post démocratique

Établis depuis environ 120 ans au travers de l’Europe (entre autres), les régimes démocratiques « modernes » reposent sur le recours régulier aux élections des dirigeants par le peuple. Loin d’être parfaits, en raison notamment des différents modes de scrutin utilisés et des différents types de régimes retenus suivant les pays, ces régimes démocratiques ont toutefois réussi à acquérir leurs lettres de noblesse, jusqu’à faire office d’incontestable « moins pire des solutions » dans l’imaginaire commun. Dans le même temps, l’aventure démocratique populaire s’est accompagnée d’un formidable développement dans le domaine de l’information et des avancées technologiques (impressions, transports, télécommunications), venant répondre aux besoins manifestes d’informer l’électeur. C’est ainsi qu’émergea un nouveau secteur économique, la Presse, dont la montée en puissance politico-financière, n’aura d’égale que celle de son influence sur l’électeur.

Montesquieu 2.0

De nouvelles avancées techniques, avec notamment le bond technologique qu’a pu constituer l’adoption massive d’Internet, et peut-être aussi un certain sens de l’Histoire, dirons-nous, ont permis à la Presse de développer son influence sur l’électeur à un point tel qu’elle a incontestablement endossé le costume de 4eme Pouvoir (en plus des traditionnels Pouvoirs Judiciaire, Législatif et Exécutif). En effet, l’Information permet dorénavant de rendre compte instantanément de tout ce qui se passe, influence le choix de l’électeur, et donc participe à la bonne marche de la démocratie. Face au risque d’une prise de contrôle par l’un des trois Pouvoirs traditionnels qui mettrait en péril l’équilibre démocratique, son indépendance et sa prise en considération en tant que Pouvoir à part entière s’avère nécessaire et indispensable.

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[Analyse] L. Fabius, ou le visionnaire qui murmurait à l’oreille des nazis

Ça y est, enfin! Les voila, les tant attendues Vacances d’Eté de nos chers ministres! Quoi? Comment? Déjà? Ce dit notre Lolo (inter)national? A moins que cela ne soit plutôt un « Enfin », « Ouf »…? Car bon, c’est qu’il est chaud là le Lolo, et on ne sait pas très bien si sa descente d’organe vis à vis d’Israël, dont les actes héroïques de défense face à l’oppression Palestinienne furent qualifiés de « carnages » et de « massacres » (quand même!), relevaient plus de l’acte de bravoure politique emplissant le cœur de fierté, ou de la remontrance contrainte et forcée dont on espère que la douceur de l’été ne laissera aucune trace à la rentrée venue…

 

C’est qu’il en a eu des choses à faire et (surtout) à dire le Lolo cette année! C’est ça la magie du quai d’Orsay, on fait plein de découvertes, on va passer du temps dans des endroits jusque là inconnus. Et résultat, on se fait plein de nouveaux « potos »!

 

C’est un peu ce qui s’est passé pour lui en Ukraine notamment. Il s’est fait des nouveaux « potos », car l’UE (donc la France) a décidé que l’Ukraine devait dorénavant être un « partenaire stratégique ». Passons sur le Coup d’État Révolutionnaire de Kiev (terme synthétisant les différents points de vue sur la question), Lolo fut réquisitionné afin d’aller légitimer saluer les membres de ce nouveau gouvernement, dont certains sont visiblement devenus ses nouveaux « potos » (Svabodo qu’ils s’appellent). Et comme souvent avec eux, ben on aime bien les défendre quand des gens disent qu’ils sont méchants. Et encore plus quand des gens disent qu’ils sont vraiment vilains, du genre qui défendent depuis 20 ans l’idée qu’ils sont une race blanche supérieure, et qu’il faut anéantir les races inférieures qui souillent les terres de la Sainte Ukraine, à savoir les Juifs (pas cool pour Lolo mais on lui a pas dit visiblement) et surtout tout ce qui ressemble de près ou de loin à un « russe » (soit pour eux un bâtard slavo-asio-mongol mangeur d’enfant). Bref, qu’ils sont des nazis en somme (en même temps, c’est pas tous les jours qu’on en voit des vrais) sachant qu’il n’est pas courant de voir de telles personnes occuper des places de députés en Europe depuis 1933…

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[Analyse] Manuel Valls, alias El Blanco à Matignon

Après deux années de synthèse molle, incarnée par un gouvernement Ayrault à la communication parfois inaudible en raison de dissensions internes insolubles, et dont le bilan a mené à l’une des plus grandes débâcles électorales de l’histoire de la gauche socialiste, François Hollande s’est résolu à confier les clés du camion France à l’un des rares ministres ayant su préserver, plus grâce à sa communication qu’à son bilan, une image d’homme engagé et actif au service des français. Continuer la lecture de « [Analyse] Manuel Valls, alias El Blanco à Matignon »